mercredi 3 décembre 2008

Notre semaine administrative

Les préparations pour le Chili ne culminent pas encore, ils démarrent plutôt doucement. Cette semaine, on a donc prévu un rendez-vous avec un agent immobilier, un autre avec des demenageurs, et de trier nos affaires. En plus, Monsieur Fiori continue à mettre des affiches dans le bâtiment qui sont généralement suivis par des travaux dans la colonne d'eau. Et comme le mot "impérativement" est un de ses préférés, c'est par ce mot que son dernier lettre qu'on a reçu a été signé.

La semaine a donc commencé lundi à huit heures du matin par une sonnerie à la porte. Le Cosmonaute qui est aussi le gérant des ouvriers de Monsieur Fiori dans notre appartement, s'est levé, mais avant qu'il soit arrivé à la porte, on a entendu la clé dans la serrure. "Un moment!" pialla le Cosmonaute en se cachant dans la salle de bain. Il a mis son peignoir dans trois secondes et il est resorti. La porte était grande ouverte, mais il n'y avait personne. Le Cosmonaute a donc fermé la porte et il est allé se recoucher. Dans une demie heure, cette fois sans être prevenus par la sonnette, nous nous sommes retrouvés alongés au lit face à Monsieur Fiori. Il s'est excusé, il a pensé qu'il n'y a personne dans l'appartement. J'étais très contente qu'à la fin de son intervention du matin, il nous a rendu nos clés.

Pendant son intervention, mon étagère avec des vêtements s'est écroulé.

L'après midi, le sonnette sonna à nouveau. Derrière la porte, il y avait le collaborateur de Monsieur Fiori chez lequel on a remarqué qu'il ne parle que si ce n'est pas absolument nécéssaire, c'est à dire jamais. Sans dire un mot, bien évidement, mais avec un gros sourire, il m'a donné un trousseau des clés. Sans un mot, j'ai fait un visage incompréhensif. Lui, sans un mot, arrêta de sourire et a fait une tête surprise.

"Ah, je me suis trompé de l'étage!", a-t-il dit à la fin et il est parti.

Dans une demie heure le sonnette resonna. C'était notre voisine avec des clés qui rassemblaient aux notres. Je me suis dit que je ne comprends plus rien.

"Vous avez vos clés?", elle a demandé.

Mais pourquoi elle me tende alors le trousseau des clés?

Elle m'a rassuré que le trousseau qu'elle a, c'est les clés à elle, qu'elle veut juste vérifier que nous aussi, on a des clés. Bref, esperons que tous les locataires en ont.

Après la journée passée avec Monsieur Fiori, l'agent immobilier Baggio est venu. Comme la moitié de Grenoble, le nom fait penser qu'il doit être italien, mais pourtant, il était blonde avec des yeux bleus. Par contre, son manteau en cuire et un petit coffre avec des documents correspondaient très bien à sa profesion.

"Ne vous inquiètez pas", il a dit: "J'entame ma trente deuxième année en immobilier. Je m'y connais!" Il nous a prévenu qu'avant louer notre appartement, il faudra repeindre la cuisine, c'est à dire se debarasser de papier peint fleuri qui est sur les mures. En plus, il faudra finir des travaux dans la salle de bain. Voilà, pourquoi on s'embêterait à faire tout ces travaux quand on a encore habité dans l'appartement. C'est bien aussi des choses inutiles comme jeter tout de suite les vêtements du Cosmonaute qu'il ne porte pas, alors qu'on peut le faire pendant le deménagement. Bon, le placard est plein au point qu'il ne ferme pas, mais bon...

Le lendemain, on s'est levés très tard, car après Monsieur Baggio, deux scientifiques dont un volera peut-être en espace, David et Sylvestre, nous ont rendu visite, car ils ont un nouveau yeux Formule1, et on a donc changé des vitesses, on a freiné et acceleré comme des malades jusqu'à une heure du matin en buvant du vin.

Quand j'étais donc en train de servir le petit dejeuner, Monsieur Demenageur Profesionel est venu. Vu que lui, visiblement, n'a pas passé 31 ans en immobilier, il n'a eu qu'un blouson en cuire. Il nous a demandé très professionnellement qu'est-ce qu'on va deménager de notre salon et vu que sous son regard, il y avait une seule chose qu'on allait déménager, et c'était des giraffes, j'ai dit: "Les giraffes." Il a donc bien compris qu'on est pas comme tout le monde qui deménage des tables et chaises, mais que cette fois, il va deménager des vélos, skis et giraffes. C'était peut être pour ça qu'il a pris son temps à nous expliquer comment on fait un déménagement.

L'après midi, on avait un autre rendez-vous pour le devis, cette fois avec Madame Déménageuse Proffessionnelle d'un entreprise qui est le numéro un européen de déménagement. C'est peut être pour ça que Madame Proffessionnelle ne portait pas un manteau en cuire. Par contre, elle a eu tout un tasse d'information pour nous emballer par les emballages géniaux dans lesquelles nos affaires vont être emballées, et puis des informations sur des autorisations et des interdictions, des papiers qu'on doit fournir, sur notre ascenceur qui, sans doutes, n'a pas d'autorisation de transporter des cartons. Elle s'est montré douteuse qu'on puisse partir vu qu'on n'a pas encore des visas et qu'en plus, le Cosmonaute n'est pas parti en avance comme tous les bons pères de famille font pour dénicher un petit nid pour leur famille qui les joint après en se tappant le déménagement toute seule. Ecrasée par des lois, autorisations et informations, je me suis sentie comme un verre de vin délicat au fond du container (qui fait apparement deux mètres et demie d'hauteur) rempli autrement que des cartons avec des bouquins. Ce que, selon les mots de Madame Professionelle, n'arrivera à aucun verre avec leur entreprise numéro un mondial, bien sûr.

Des livres? Entre autre, j'ai aussi apris de Madame Proffesionelle que le Chili taxe les livres à la douane et que du coup, il faut sous-estimer dans les papiers pour la douane le valeur de tout mes livres des poches abîmés. Genre dire 1 cent d'euro à la place de 2. Je me disais qu'elle est bien bizzare, cette taxe, mais Madame Proffessionelle m'a expliqué que "le Chili, c'est un pays incroyablement intelectuel." J'ai commencé à vraiment m'étonner.

"A Santiago, il y a des cafés avec que des intelectuels à l'intérieur. Que des intelectuels. C'est un pays intelectuel.", affirma Madame Professionnelle. Ah le pauvre Cosmonaute. Il ne sera pas autorisé de prendre un café à Santiago. Bon, espèrons que au moins les bars avec des écrans pour regarder des matchs sont pas reservés aux intelectuels.

Le soir, on a trouvé qu'on a besoin d'un troisième devis d'une agence de l'Allemagne. On s'y est donc mis. Après quelques oui et non au téléphone, affaire a été reglée.

Puis on s 'est mis devant Faites entrer l'accusé en esperant que c'est fini pour quelque jours.

Mercredi tôt le matin, Monsieur Fiori sonna pour couper un touyaux et pour nous, comme d'habitude dans les pegnoirs, dire que c'est la dernière fois qu'on se voit. Je crains que je vais faire un petit baby blues vu qu'il me reveillera plus tôt le matin comme il a fait depuis deux semaines.

Mercredi après midi, je me suis quand même lancé à continuer un peu à ramasser tout les papiers nécessaires pour partir. Surtout le certificat à la mairie qui nous autorisera à partir. Vous lisez bien. Sans papier, on ne peut pas déménager, car rien ne justifiera que c'est aussi nous qui déménage, pas que les affaires, et du coup on pourrait ainsi faire transporter de la marchandise sans le déclarer. Du coup, il faut demander un "Certificat de changement de domicile" à la mairie qui nous autorisera à déménager.

Vous ne le croyez pas? Bah vous n'êtes pas seuls. A la mairie, non plus, personne n'a cru qu'un papier pareil existe. Et du coup, nos petits girafes seront peut être obligées de rester à Grenoble.

S'il vous plaît, croisez des doigts pour nous...

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